Rétrospective

Dans le courant des années 1980, l’éditeur Orell Füssli publiait l’ouvrage «Software-Szene Schweiz» (La scène logicielle suisse), dans lequel je voulais montrer l’essor des technologies de l’information et de la communication (TIC) auquel la Suisse devait se préparer. A l’époque, une large part de la population méconnaissait encore l’importance de ces technologies. Les travaux de recherche ciblés que j’avais réalisé en tant qu’entrepreneure indépendante m’avaient amenée à interviewer les responsables IT de nombreuses entreprises dans les principaux secteurs de l’économie suisse. Le prof. Kurt Bauknecht, alors président de l’Institut d’informatique de l’Université de Zurich, avait supervisé l’écriture de mon livre comme un véritable projet de doctorat, ce qui avait occasionné davantage de travail pour moi. Mais le jeu en valait la chandelle. Les principaux médias s’emparèrent du sujet, éveillant l’intérêt de Peter Leuthold, professeur à l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) et figure clé du département d’électrotechnique.

Celui-ci me contacta pour m’inviter à donner une conférence dans le cadre de la plateforme de discussion «Communication et informatique» de l’EPFZ. La conférence synthétisait les principaux résultats de mes recherches et montrait que les TIC allaient se diffuser à un rythme croissant dans tous les secteurs de l’économie, induisant une forte augmentation des besoins en personnel qualifié. J’étais convaincue que l’industrie, mais aussi la finance, l’administration, la santé et le secteur de l’énergie allaient recruter des ingénieur·e·s.

En accord avec un représentant des entreprises, je décidai donc de solliciter le soutien de l’Association patronale suisse de l’industrie des machines (ASM, désormais Swissmem). A l’époque, l’association ne reconnut pas la nécessité de ce soutien. Aujourd’hui, je me réjouis d’autant plus de la collaboration étroite qu’entretiennent depuis près de 25 ans IngCH et Swissmem.

Je profitai ensuite d’un entretien avec Ulrich Bremi, qui dirigeait alors l’entreprise KABA et occupait d’importantes fonctions politiques, pour attirer son attention sur cette problématique. Bremi, diplômé de l’EPFZ et ingénieur en mécanique, en saisit immédiatement l’importance. Un groupe de travail réunissant quatre représentants des secteurs économiques concernés fut mis en place et j’eus à mener une étude quantitative et qualitative afin d’évaluer le besoin en main-d’œuvre. Les résultats furent sans équivoque. Nous décidâmes de fonder une association avec dix personnalités dirigeantes issues des différents secteurs.

C’est ainsi que fut créée IngCH («Ingenieure für die Schweiz von morgen ») en 1987, soit il y a 35 ans. Les conférences de presse organisées à Zurich et à Lausanne suscitèrent un fort intérêt, sans doute car il était inhabituel que des secteurs concurrents s’unissent face à un problème commun: le manque de personnel qualifié.

Malgré les nombreux efforts entrepris, qui se poursuivent à l’heure actuelle, la pénurie demeure et les femmes, en particulier, sont insuffisamment représentées dans de nombreux domaines techniques. Les activités d’IngCH et de nombreuses autres organisations deviennent plus essentielles encore car que serions-nous aujourd’hui sans engagement?

 

Marina de Senarclens, fondatrice d’IngCH Engineers Shape our Future

 

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Ein Blick zurück

Mitte der 1980er Jahre erschien bei Orell Füssli das Buch «Software-Szene Schweiz», in dem ich aufzeigen wollte, welchen Stellenwert die Nutzung von ICT in der Schweiz damals einnahm. Die breitere Bevölkerung nahm damals die Bedeutung von IT noch nicht wirklich wahr. Gezielt recherchierte ich in den wichtigsten Branchen der Schweizer Wirtschaft und interviewte die IT-Chefs der unterschiedlichen Branchen, damals bereits als unabhängige Unternehmerin. Das Sachbuch wurde von Prof. Dr. Kurt Bauknecht, dem damaligen Vorsteher des Instituts für Informatik der Universität Zürich, wie eine Doktorarbeit begleitet, was für mich viel zusätzlichen Aufwand bedeutete. Aber es lohnte sich. Die führenden Medien nahmen das Thema auf, sodass ETH-Professor Peter Leuthold, führende Figur am Departement für Elektrotechnik, darauf aufmerksam wurde.

Er rief mich an und lud mich ein, an der ETH einen Vortrag im Rahmen der Diskussionsplattform «Kommunikation und Computer» zu halten. Der Vortrag fasste die wichtigsten Resultate meiner Recherchen zusammen und zeigte auf, wie ICT immer rascher in alle Bereiche der Wirtschaft diffundieren wird, sodass der Bedarf an technisch geschulten Fachkräften massiv zunehmen würde. Ich war überzeugt, dass nicht nur die Industrie, sondern auch das Finanzwesen, die Verwaltung, das Gesundheitswesen und der Energiesektor Ingenieure und Ingenieurinnen rekrutieren würden.

Deshalb entschloss ich mich gemeinsam mit einem Unternehmensvertreter, den Arbeitgeberverband der Schweizer Maschinenindustrie (ASM, heute Swissmem) um Unterstützung zu bitten. Damals sah der Verband keinen Bedarf. Umso mehr freut es mich, dass IngCH mittlerweile seit rund 25 Jahren eine sehr enge Zusammenarbeit mit Swissmem pflegt.

In einem Gespräch mit Ulrich Bremi, dem damaligen Chef der KABA und führenden Politiker, ergriff ich die Gelegenheit, ihn auf die Problematik aufmerksam zu machen, die Bremi – ein Absolvent der ETHZ und Maschineningenieur – sofort erkannte. Es wurde eine Arbeitsgruppe aus vier Vertretern der relevanten Branchen gebildet, und ich erhielt den Auftrag, eine quantitative und qualitative Studie zu verfassen, die den Bedarf evaluieren sollte. Die Resultate waren eindeutig. Wir beschlossen, einen Verband mit zehn führenden Persönlichkeiten der verschiedenen Branchen zu gründen.

Die Gründung von IngCH (Ingenieure für die Schweiz von morgen) erfolgte im Jahr 1987, also vor 35 Jahren. Die Medienkonferenzen in Zürich und Lausanne stiessen auf grösstes Interesse, wohl, weil es unüblich war, dass sich konkurrierende Branchen zusammenfanden, die alle das gleiche Problem hatten: zu wenig Potenzial an technischen Fachkräften.

Obwohl wir viel unternommen hatten und weiterhin viel unternehmen, ist der Mangel immer noch gross, und insbesondere die Frauen fehlen in vielen technischen Bereichen. Die Aktivitäten von IngCH und vielen anderen Organisationen werden sogar immer noch wichtiger, denn wo wären wir heute ohne das Engagement?

 

Marina de Senarclens, Gründerin von IngCH Engineers Shape our Future

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